Crédit photo : Cartooning for Peace

 

Samedi 4 décembre 2021, PBI France était invitée par Cartooning for Peace et la mairie de Paris dans le cadre de l’initiative “Cartooning for climate”, une après-midi de rencontres autour du dessin de presse et de la défense de l’environnement. Lors d’une table ronde consacrée aux personnes qui défendent l’environnement, nous avons présenté le cas de la Colombie où 65 défenseurs et défenseuses ont été tué.e.s en 2020 en raison de leur engagement pour la protection de leurs terres et des ressources naturelles. Cette violence est dirigée principalement contre des leaders de communautés indigènes, afrocolombiennes ou paysannes, qui revendiquent leur droit à vivre sur leur territoire, dans un environnement sain et qui s’opposent à des projets extractifs, de monocultures extensives ou à l’expansion de groupes armés.

 

Au nord de la Colombie, dans le Bajo Atrato, les défenseurs et défenseuses de la terre et de l’environnement ont été particulièrement touché.e.s par les assassinats et les menaces de mort. En septembre 2021 deux leaders indigènes, Efrén Antonio Carupia et Dilio Bailarín, ont été tués, et quelques années auparavant, en 2017, c’était le leader paysan Hernán Bedoya, qui était assassiné de 14 coups de feu lorsqu’il rentrait chez lui. À l’époque déjà il dénonçait les destructions provoquées par l’agrobusiness de la palme à huile et de la banane. C’est ainsi que nous l’avons connu, quand il luttait pour une vie digne sur sa terre, aux côtés de la Commission Interéclesial de Justice et Paix. Ces terres acquises de manière illégale par des entreprises ou des grands propriétaires terriens pendant le conflit armé, n’ont toujours pas été restituées et les bénéfices de l’accord de paix signé en 2016 se font toujours attendre. Ces communautés réclament une paix véritable et durable et pour cela la mise en œuvre des points de l’accord de Paix concernant le démantèlement des groupes paramilitaires qui menacent toujours les populations, une réforme agraire intégrale, un dialogue avec la guérilla de l’Armée de libération National (ELN) et la mise en place d’accords humanitaires pour que les acteurs armés respectent la population civile.

 

Cette situation des defenseur·euses de l’environnement est semblable en de nombreux points à celle qu’a présenté à la table ronde Mariano Machain, défenseur des droits humains mexicain de l’organisation Serapaz. Dans les deux pays, le système judiciaire et le droit pénal sont souvent utilisés contre celles et ceux qui défendent les droits humains et la partialité judiciaire protège les entreprises privées et les responsables d’un marché de spéculation sur la terre.

 

Et comme l’ont rappelé justement les deux autres intervenant.e.s de la table ronde Geneviève Garrigos, conseillère de Paris et François Croquette, délégué général à la transition écologique et à la résilience de la Mairie de Paris, pour que l'action en faveur du climat soit efficace, il faut protéger les défenseurs et les défenseuses des droits de l’environnement partout dans le monde. C’est la responsabilité première des États de les protéger et permettre qu’ils et elles mènent leurs actions. Leur combat pour la biodiversité, l’eau, la terre face à des entreprises de prédation, de destruction, en Colombie, au Mexique ou encore aux Philippines nous concernent toutes et tous aussi en France.

 

Ce fut ainsi une première intervention de PBI France à l’Académie du Climat de Paris. Et nous espérons pouvoir continuer à accompagner la sensibilisation de la jeunesse aux défis climatiques et à la lutte pour les droits humains et la justice sociale.

 

 

Article rédigé par Catherine Bouley.