Les débuts 

Au départ, PBI France était composée de plusieurs équipes réparties dans différentes régions de France : à Mulhouse, en Normandie, à Avignon, en Bretagne (notamment à Quimper et à Rennes), à Lille, dans le Jura ou encore dans l’Aude. Des rencontres étaient organisées régulièrement entre les représentant.e.s des régions. Certains groupes locaux travaillaient en lien étroit avec des mouvements d’action non-violente tels le Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) ou les Quakers.

« Notre action prioritaire était le réseau d’urgence. Y participaient, non seulement des personnalités (députés, évêques…) mais aussi des citoyennes et citoyens ordinaires. Cela permettait à de nombreux sympathisantes et sympathisants de s’impliquer et de former des groupes locaux.  Nous étions capables de mettre des centaines de télex et télégrammes sur la table d’un directeur de la police quelques heures après un événement »,  Jean-Jacques Samuel, l'un des fondateur de PBI France.

Dans les années 80, ce réseau fonctionne surtout pour les volontaires de PBI, notamment au Salvador, où plusieurs brigadistes de terrain sont arrêtés par la police en 1987, soupçonnés de collusion avec la guérilla, notamment le volontaire belge Jean de Wandelaer, relâché quelques jours plus tard. En 1988, les militant.e.s de PBI France décident d’étendre le réseau d’urgence aux défenseur.e.s des droits humains accompagnés par les équipes de PBI. Ce réseau d’urgence est déjà composé à l’époque d’ONG et associations comme Amnesty International, l’ACAT et le Collectif Guatemala. Dans les années 80-90, plusieurs équipes de PBI France participent à des actions contre le nucléaire, et entretiennent des liens étroits avec les mouvements non-violents comme le MAN et la communauté de l’Arche. Elles participent aux rencontres du CUN (le coin, en occitan, né de la résistance non-violente des paysans du Larzac à l’extension du camp militaire) dans le Larzac en 1988. En 1989, la semaine de formation pour volontaires est organisée à la communauté de l’Arche à l’abbaye de Bonnecombe (Aveyron).

En 1991, PBI France se constitue en association loi 1901. Ses ressources financières sont essentiellement constituées de dons mais à partir de 1996 la question se pose de solliciter des financements auprès des pouvoirs publics et des institutions européennes. Cette même année, PBI France ouvre son premier site internet.

PBI France à l’initiative de programmes francophones

PBI-France a impulsé la création de programmes dans des pays francophones. En octobre 1993, des volontaires de PBI, sur invitation de l’association Tchad Non-violence, se sont rendus au Tchad pour rencontrer des organisations et personnalités dans le but d’ouvrir un programme de PBI pour accompagner le processus électoral, et mettre en place des formations sur la résolution non-violente des conflits. Le projet n’a finalement pas été mis en place, faute d’un accord avec une des associations partenaires pour qui le projet n’était pas assez mûr.

En 1994, le Conseil international de PBI donne son accord pour l’ouverture d’un projet en Haïti, et demande à ce que les volontaires soient recruté.e.s par des équipes francophones de PBI.

Vers une professionnalisation de l’association

Dans les années 80-90, PBI France est composée de bénévoles et n’a pas de permanent.e salarié.e. En 1996, le coordinateur international de PBI Haïti travaille à 1/5 pour PBI France, mais ce poste est supprimé après 2 ans, faute de financements. De 2000 à 2002, le travail de PBI France s’essouffle, les bénévoles sont moins disponibles. Un nouveau Conseil d’administration décide en 2002 d’impulser des changements : structuration des financements par des demandes auprès de bailleurs de fonds, tournée avec des volontaires de retour du terrain, recrutement de volontaires et de bénévoles pour PBI France. La même année, Florence Liégeois devient coordinatrice salariée de PBI France et le siège déménage au 21 ter rue Voltaire, dans le 11e arrondissement, marquant le début d’une nouvelle ère.

En 2003, les premières journées d’orientation de PBI sont organisées, et c’est le début des tournées de défenseur.e.s, avec la venue de la défenseure mexicaine Tita Radilla. Avec l’arrivée d’Anne Boucher, qui restera 5 ans au poste de coordinatrice, PBI France multiplie les tournées de défenseur.e.s, crée un réseau de plaidoyer politique, et intensifie la recherche de financements institutionnels. Les coordinateurs et coordinatrices qui se succèdent dans les années 2002-2015 développent également la présence de PBI au sein de nouveaux réseaux (Réseau France Colombie Solidarité, Comité pour une Intervention Civile de Paix , Intercollectif Guatemala ) et suscitent de nouveaux partenariats (Barreau de Paris, Caritas-France).

Les derniers développements de notre association

Aujourd'hui, PBI-France continue d’organiser chaque année plusieurs tournées de défenseur.e.s et explore de nouveaux modules de formation avec des sessions de deux jours de présentation de l’intervention civile de paix.