Les Brigades de Paix Internationales (PBI) Guatemala souhaitent attirer votre attention et partager leur profonde préoccupation en raison de l’annulation du statut de résidence temporaire de deux des volontaires de PBI au Guatemala. Il s’agit d’une mesure prise par la Sous-direction des affaires étrangères de la Direction générale de la migration (DGM) du ministère de l’Intérieur, par le biais de deux résolutions du 1er juillet 2014, sans que les raisons ou les faits motivant cette décision ne soient mentionnés. La situation qui en résulte affecte les deux volontaires et leur statut migratoire, mais également l’ensemble du travail d’accompagnement et d’observation internationale pour la défense des droits humains que PBI réalisé au Guatemala depuis plus de 30 ans.

Le 1er juillet 2014, les deux membres de l’équipe de PBI, de nationalité chilienne et espagnole, se sont présentés devant l’institution susmentionnée, qui les avait convoqués par notification écrite du 25 juin (reçue le 26) dans le but affiché de leur fournir « des informations en rapport avec leur résidence temporaire ». Lors de cette rencontre, en présence de la représentante légale de PBI et d’un avocat, les deux volontaires ont été informés que leur résidence temporaire venait d’être annulée et qu’ils disposaient d’un délai de 10 jours pour quitter le pays. Toutefois, les résolutions reçues par écrit manquent de preuves concrètes justifiant la décision prise.

PBI dispose d’un statut juridique au Guatemala depuis 1951 (1), et est dûment enregistré et accrédité par les autorités guatémaltèques compétentes ; l’organisation dispose d’une représentation juridique et de la capacité d’agir sur le territoire dans le cadre de son mandat et de sa mission. Chaque volontaire de PBI initie le processus de demande de résidence temporaire à son arrivée dans le pays, conformément à la loi migratoire. A tout moment, PBI et ses volontaires au Guatemala agissent dans un cadre entièrement légal. Les autorités nationales sont régulièrement informées de nos activités et de notre travail dans le pays comme à l’étranger.

Le et la volontaire de PBI visés par les résolutions ont maintenu une présence internationale à La Puya le 23 mai dernier, et ont observé l’expulsion violente du campement de la Résistance Pacifique de La Puya, sur laquelle PBI exprimait déjà sa préoccupation en juin (2). Les représentants de la DGM présents à La Puya au moment de l’expulsion ont quitté les lieux sans aborder directement les personnes concernées, après avoir vérifié que leur situation migratoire était bien en ordre par le biais du contrôle de leurs documents d’identité par des agents de police.

Dans les semaines suivantes, plusieurs médias de communication guatémaltèques se sont exprimés de manière diffamatoire à l’égard des « étrangers » et des organisations internationales. Nous craignons que la décision de retirer leur résidence temporaire à ces deux membres de PBI puisse avoir un lien avec les fausses informations diffusées dans les médias sur le rôle de l’observation internationale pendant cette expulsion.

Dans le contexte actuel, caractérisé par la fermeture des espaces de travail pour les défenseur.e.s des droits humains, nous craignons également que les résolutions mentionnées compromettent la continuité de l’accompagnement et de l’observation internationale pour protéger les espaces non-violents de résolution des conflits et la défense et promotion des droits humains au Guatemala. Le travail effectué par PBI dans le pays répond toujours à la demande des acteurs et organisations sociales qui ont le droit de défendre ces droits, et de solliciter l’accompagnement et l’observation internationale lorsque cela est nécessaire pour faire face aux menaces et agressions.

 

Retrouvez la lettre ouverte de PBI en anglais et en espagnol

 

1. Concédé le 10 mars 1995 par l’Accord ministériel 148-95 du ministère de l’Intérieur.

2.  PBI, “Les résistants pacifiques de La Puya expulsés”