Article de PBI Suisse du 26 novembre
Le 9 novembre dernier, le défenseur de l’environnement et porte-parole de la Résistance pacifique de Cahabón, Bernardo Caal Xol, a été condamné à 7 ans et 4 mois de prison pour détention illégale aggravée et vol qualifié par le tribunal pénal de première instance d’Alta Verapaz. Pour les organisations guatémaltèques de défense des droits humains, cette condamnation représente un exemple précis de criminalisation des défenseurs de l’environnement.
Bernardo Caal Xol : une figure emblématique de la Résistance pacifique de Cahabón
La Resistencia Pacifica de Cahabón est un collectif composé de 38 communautés du municipe de Cahabón qui a vu le jour en 2015. Ces communautés se sont regroupées afin de protester contre la construction de sept barrages hydroélectriques sur leur territoire, le long de la rivière Cahabón, qui appartenait déjà à leurs ancêtres, les Q’eqchi’Maya, il y a plus de 10 siècles.
Je suis Bernardo Caal et j’ai été condamné à 7 ans et 4 mois de prison politique pour défendre et dénoncer le détournement et la pollution de la rivière Cahabon qui affecte des centaines de communautés q’eqchis’
Bernardo, en détention préventive depuis janvier 2018, dénonçait, avec la résistance, le fait que la construction de ces barrages hydroélectriques, menée par OXEC SA, qui appartient au groupe Energy Resources Capital Corp (ERCC), perturbe gravement l’écosystème fluvial, détruit les habitats et modifie sensiblement la composition de l’eau, notamment, sa température etson degré d’oxygénation.
Pour remédier à ce problème, la résistance a mené, en août 2017, une consultation de bonne foi auprès de 26,537 participants quant à la présence de cette entreprise hydroélectrique sur leur territoire. Les résultats sont incontestables : 26,526 des participants ont rejeté la présence de celle-ci sur leur territoire et seulement 11 participants ont voté en faveur de son maintien.
PBI présent aux côtés de la résistance et de Bernardo Caal Xol
PBI accompagne la résistance depuis juillet 2017. PBI a d’ailleurs fourni un appui en matière de sécurité lors de la consultation de bonne foi à laquelle ont pris part les 195 communautés de la rivière Cahabón. Actuellement, les autorités locales et les Conseils de Développement Communautaires (COCODES) de ces 195 communautés exigent la révocation des licences accordées à OXEC pour avoir été acquises sans consultation de bonne foi, conformément aux dispositions de la Convention 169 de l’OIT.
Début novembre, un membre de la résistance a rendu visite à PBI, dans ses bureaux à Genève. Il a tenu à remercier PBI pour son travail d’accompagnement. En effet, selon ce dernier « les membres de sa communauté ont rapidement eu confiance en PBI et se sont sentis plus en sécurité. PBI a également fourni un appui juridique précieux en aidant les communautés à s’appuyer sur des documents officiels, notamment de l’OIT, pour revendiquer leurs droits. »
PBI a régulièrement rendu visite à Bernardo Caal Xol durant sa détention préventive et a accompagné ce dernier lors de son procès. En mai 2018, Bernardo a accordé une entrevue à l’équipe de PBI Guatemala dans laquelle il parle de son combat et de la réalité de la vie en prison.
Pour plus d’informations: