PBI-France soutient le communiqué publié par le réseau EU-LAT, FONGI, Espacio ACI et LAWG, se montrant solidaire du Honduras, Guatemala et du Mexique et de leurs populations les plus touchées par les ouragans ETA et IOTA. Une articulation entre les organisations de la société civile est essentielle pour faire face aux impacts des ouragans ETA et IOTA.
Photo: PBI-Nicaragua
Vous trouverez ci-dessous le communiqué traduit au Français. Vous pouvez également consulter sa version originale sur : https://eulatnetwork.org/wp-content/uploads/2020/11/Letter_ civilsociety_responseETA_and_IOTA-3.pdf
Réseau EU-LAT, FONGI, Espacio ACI et LAWG
L’articulation entre les organisations de la société civile est essentielle pour une réponse face
aux ouragans ETA et IOTA
Le réseau EU-LAT, Espacio ACI, FONGI et LAWG, composés d’organisations européennes et nord-américaines, veulent exprimer leur solidarité avec le Nicaragua, le Honduras, le Guatemala et le Mexique, en particulier avec toutes les communautés, organisations et personnes qui font courageusement face aux dommages et s’organisent pour aider les personnes les plus touchées par les ouragans.
Au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua, l’impact des ouragans ETA et IOTA a été dévastateur. Actuellement, on estime que près de 5 millions de personnes ont été touchées à la suite du premier ouragan, ETA. Le Honduras, avec 3 millions de personnes touchées, et le Nicaragua, toujours sans chiffres officiels, pourraient être les plus durement impactés. Les dégâts économiques, sociaux et matériels de cette catastrophe écologique sont sans précédent dans la région et représentent une régression de plus de 10 ans de développement humain [1].
Les impacts de ces ouragans, ajoutés au réchauffement climatique, à une longue période de sécheresse, à l’exploitation forestière illégale, et à l’expansion du modèle extractiviste dans les territoires, frappent la région à une époque d’extrême vulnérabilité. Les crises incessantes de l’État de droit qui ont marqué l’histoire récente de ces pays culminent avec des rapports d’irrégularités graves dans la gestion de la pandémie COVID 19 par les gouvernements.
Ces dernières semaines, nous avons reçu de nombreuses plaintes d’organisations et de communautés de ces pays, pointant du doigt des actes de corruption, de discrimination, de prosélytisme, de négligence et d’abus de pouvoir dans le cadre de ces catastrophes. Au Nicaragua, nous avons appris que des éléments de la police nationale et des forces militaires empêchent l’accès aux biens essentiels pour les communautés touchées. Au Honduras, on s’inquiète de l’initiative législative qui conditionne et rend l’accès à l’aide humanitaire plus bureaucratique. Au Guatemala, l’approbation récente d’un budget de près de 100 milliards de quetzales, les plus importantes de l’histoire du pays, avec de graves anomalies, ont généré l’indignation de la population, exprimée par une série de protestations [2].
Compte tenu de la faiblesse des réponses structurelles et institutionnelles, les communautés et les organisations de la société civile parviennent elles-mêmes à offrir une aide d’urgence aux familles touchées, en étant à l’écoute des besoins les plus pressants et en cherchant à organiser une réponse locale. La gravité et l’ampleur des effets des catastrophes naturelles, ainsi que les besoins de soins, la réhabilitation et la reconstruction exigent une réponse urgente des gouvernements. Ces réponses doivent être dépolitisées, équitables et articulées avec la société civile présente dans les territoires.
Nous demandons donc à la communauté internationale, à l’Union européenne, et à ses Etats membres de :
- Promouvoir, protéger et soutenir la société civile, en particulier les paysans et paysannes, les communautés autochtones et les organisations d’origine afro-descendantes qui jouent un rôle clé dans la gestion de cette crise dans les territoires des populations touchées.
- Garantir des mécanismes de transparence et de responsabilité dans la gestion et l’utilisation des fonds de la coopération internationale pour minimiser le risque de corruption.
- Inclure la participation des organisations, des communautés, ainsi que des défenseurs et défenseures des droits humains dans l’élaboration de la stratégie d’aide humanitaire et de coopération, axée sur la résolution des causes structurelles qui font de l’Amérique centrale et de sa population les plus vulnérables face à ce type de catastrophe.
- Promouvoir, avec l’appui technique de l’OIT, la mise en place de systèmes nationaux de protection sociale dans le cadre des politiques de coopération au développement.
- Promouvoir et établir un dialogue régional, y compris avec les organisations de la société civile, sur les réformes structurelles nécessaires pour renforcer l’État de droit.
Exhorter et soutenir les gouvernements de la région, afin de parvenir à un dialogue sur les réformes structurelles dont les pays ont besoin pour construire un État de droit.
[2] «Ley para la facilitación de asistencia humanitaria internacional en caso de desastre y recuperación inicial»,