Le vendredi 22 janvier, journée des avocats en danger, sera consacrée au Honduras. Partout en Europe, auront lieu des manifestations devant les ambassades et consulats du Honduras, en solidarité avec les avocats et défenseurs des droits humains honduriens menacés, agressés et assassinés pour leur travail de défense de la loi et des droits humains.
Au Honduras, l’exercice d’avocat est devenu une profession risquée : les avocats sont l’objet d’assassinats, séquestrations et menaces contre eux et leur famille. Dans ce pays d’Amérique centrale, on assassine plus d’avocats que dans n’importe quel autre pays. La Commission nationale des droits humains (CONADEH) a enregistré 89 morts d’avocats entre 2010 et mars 2015, avec une impunité de 82%. Le nombre d’avocats qui souffrent d’attaques et d’intimidations est incalculable.
Depuis le coup d’Etat de 2009, le Honduras a connu une escalade de violation des droits humains sans précédent, et les attaques à l’encontre des défenseurs des droits humains sont devenues la norme, dans un contexte d’affaiblissement de l’Etat de droit. L’absence de réponse adéquate de l’Etat a été ouvertement condamnée par la Commission interaméricaine des droits de l’Homme et par différentes agences des Nations unies. Ainsi, tout avocat, procureur et juge chargé d’affaires en lien avec des violations de droits humains, violence ou corruption de l’Etat, doit exercer sa fonction en situation de risque.
Des volontaires de PBI Honduras accompagnent l’enterrement de Juan Francisco Martinez, membre du Mouvement autochtones Lenca pour la Paix, assassiné en janvier 2015.
Les Brigades de paix internationales (PBI) ont suivi avec une préoccupation croissante la forte détérioration, depuis le coup d’Etat de 2009, de l’espace de défense des droits humains pour les avocats, communautés, organisations et défenseurs.
Depuis 2013, PBI Honduras a commencé un travail de soutien des défenseurs des droits humains au Honduras, grâce à l’accompagnement international et au soutien d’initiatives locales contribuant au renforcement d’une culture de paix et de justice.
PBI Honduras accompagne actuellement l’équipe d’avocat du Centre hondurien de promotion du développement communautaire (CEHPRODEC), qui assiste des membres des communautés autochtones et paysannes s’opposant à l’installation de projets hydroélectriques et miniers sur leurs territoires.
Entre 2012 et mars 2014, près de 111 défenseurs environnementaux et du droit à la terre ont été assassinés au Honduras, et beaucoup d’autres souffrent d’attaques physiques et de persécution systématique, faisant du Honduras l’endroit le plus dangereux au monde pour ces défenseurs. Les avocats défendant le droit à la terre sont donc particulièrement vulnérables.
Selon Donald Hernandez, membre du CEHPRODEC, « le support des organisations internationales telles que PBI recueillant les témoignages des attaques et les rendant publiques au niveau international […] nous aide à prévenir ces attaques qui historiquement ont toujours eu lieu. »
Le 22 janvier 2016, PBI s’unira aux avocats, activistes des droits humains et défenseurs partout en Europe pour mettre en lumière la situation des avocats Honduras et demander au gouvernement hondurien de prendre les mesures nécessaires à la protection des avocats en danger.